Je me rappelle encore lorsque j’ai entendu parler du projet du Vent des Forêts en 1997. J’avais 11 ans et ça m’intriguait. J’ai toujours eu de l’attirance pour ce qui était insolite. Ce n’est que 2 ou 3 ans plus tard que j’ai foulé les chemins pour la première fois lors d’une randonnée familiale. C’était quelques mois après la tempête de 1999, les arbres étaient tombés et les balises avec… en somme, ce jour-là, nous nous étions quelque peu égarés sous un soleil cuisant. Cette péripétie, pourtant agréable, m’a certainement un peu refroidie (malgré la chaleur) puisque c’est seulement une 15aine d’années plus tard, que je décide d’y retourner.
Le parcours que je vous fait découvrir aujourd’hui, s’appelle le Circuit de La Croix Camonin. Il faut environ 4h30 pour cheminer ses 14 kms et prendre le temps d’admirer chacune des oeuvres.
Terrain d’occurrences – Jennifer Caubet (2012)
Première oeuvre rencontrée en chemin, je me demande si c’est un panneau solaire géant ou un système de communication extraterrestre. Oups, je n’y suis pas du tout… il semblerait que cette oeuvre puise son inspiration dans la symbolique des cerfs-volants japonais.
Pas de bol – Ehren Tool (2015)
Vestige de guerre ? Cela aurait pu mais non, ce monument est bien plus vieux, simple décanteur mis en fonction en 1823 pour traiter les eaux des sources qu’ils recevaient. Il abrite aujourd’hui une oeuvre du Vent des Forêts.
À l’intérieur, une 50aine de « cups » frappés de messages militants et d’images guerrières pour témoigner de la réalité de la guerre. Il vous faudra un petit de temps pour les regarder une à une.
Responsabilité – Terje Ojaver (1998)
La mise en pot des arbres, un geste pour nous rappeler l’impact et la responsabilité de l’homme sur l’écosystème d’une forêt. L’une des première oeuvres du Vent des Forêts qui a joliment résisté au temps.
Evasion – Charlie Skubisch (2004)
Un symbole qui parle de lui-même, chacun y trouvera sa propre interprétation.
Réenchantement – Jean-Luc Verna (2010)
Nous arrivons au coeur de la forêt magique, une fée y a planté sa baguette vers le ciel dans le but de réenchanter cette région marquée par l’histoire, la guerre et l’exode. Une oeuvre que j’ai particulièrement aimée tant pour le symbolisme que pour le choix du lieu.
Chants silencieux – Lionel Sabatté (2013)
Ce qui ressemble à une scène de combat n’est autre qu’une représentation de l’évolution de notre société à la fin du 20ème siècle. En effet, ces drôles animaux jaillissent de souches de chênes déracinées par la tempête de 1999 marquant la fin d’un siècle. Le reste du corps est composé de tiges en cuivre et de pièces témoignant d’un autre bouleversement en début de siècle : l’arrivée de l’Euro.
The Basillica of the Forest – J. Lonne Christiansen
Passage symbolique entre deux espaces, deux univers : celui de la forêt, sacré et celui de l’homme, profane.
Monts et merveilles – Sunoj D. (2017)
Cette pyramide faite de poutres de chaine est recouverte de cire d’abeille issues des ruches de Lahaymeix. Une oeuvre sublime qui sent divinement bon !
Pas de chance !
Saphira – Claudia Comte (2010)
Magnifique culture en bois de chêne, vernis, lui donnant un aspect de cuir…
Solstice et Systole – Alain Domagala (2009)
L’union d’un arbre et de l’ossature d’une barque. C’est beau, harmonieux…
Diorama – Sandrine Pelletier, Olivier Ducret & Glassfabrik
« L’achèvement d’un rituel païen où les forces de la nature et la main de l’homme ont façonné la matière brute, métamorphosée par le passage du feu et le travail du verre, laissant un théâtre de ruines traversé d’une énergie tellurique. »
28 – Simon Bernheim (2008)
28 planches sont dispersées dans la forêts, chacune gravée de mots d’un langage inconnu…
3 x 4 – 12 – Miguel-Angel Molina (2004)
L’artiste met en avant deux idées contradictoires : le format choisi est celui de l’affiche publicitaire évoquent l’idée de se mettre en avant. D’autre part, le style utilisé est celui du camouflage dont le but est de se cacher.
Two Thumbs Up Monument – Guillaume Pilet (2009)
Ici chaque élément est la clé d’un rébus. Vous aurez certainement reconnu les pouces propres à Facebook ! Le vitrail en fond représente une guillotine inversée et sanguinolente. Quand à la plante, un datura, elle est toxique et hallucinogène, évoquant nos dépendances… Une oeuvre qui en dit long !
Pause déjeuner sur une imposante table de bois sculptée.
Padauk Tree – Aung Ko (2015)
Bourgeons de fleurs sculptés et immortalisés, traditionnellement au centre des festivités du nouvel an birman. Symbole de joie et de prospérité.
Hibou – Laurent Le Deunff (2009)
Encore une fois, je trouve que le choix du lieu a été judicieusement choisi. Maître Hibou règne sur la forêt…
Made by God – Tanya Preminger (1999)
Au moment où je prends la photo, surgit une étrange créature « made by god »…
La mât de cocagne et ses engins – Jean-François Chevalier (2006)
Oeuvre qui rappelle une attraction des fêtes de villages d’autrefois…
Morceaux choisis – Didier Bequillard (2004)
Emporte-pièces au formes de parcelles cadastrales… On peut y voir à travers les paysages meusiens…
Le sapin – Kazys Venclovas (1998)
Etonnant sapin aux feuilles de pierres blanches qui résiste au temps… un pur enchantement !
Une fenêtre en forêt – Hiroshi Teshima (1997)
Le parcours s’achève…
Oeuvre bonus !
Fog Garden – Fujiko Nakaya (2011)
Quelque part au bord de la route qui relie Pierrefitte-sur-Aire et Nicey-sur-Aire, un jardin zen… pas tout à fait comme les autres !
Chaque fin d’après-midi, une étrange brume envahit les lieux…
… offrant un fabuleux spectacle contemplatif…
Et voilà, c’est terminé pour aujourd’hui. J’espère que la promenade du jour vous aura donné envie de découvrir notre belle forêt meusienne…
À bientôt !